PRESENTATION DU SYSTEME ENERGETIQUE DE LA REGION MIP

Sur cette page, nous fournissons une description des caractéristiques du système énergétique de la région MIP dans la période 2010.

Nous exploitons pour cela les informations détaillées qui sont disponibles sur le site de l'OREMIP: http://www.oremip.fr/

Des informations géoréférencées sont également disponibles par l'intermédiaire du guichet cartographique

 http://qgiscloud.com/Ordecsys/MIDI-PYRENEES.

 

 

Caractéristiques énergétiques

 

En 2008, Midi-Pyrénées comptait 2'837'500 habitants et représentait 4,6% de la population de la France métropolitaine (62'131'000 habitants). Entre 2005 et 2030, selon le scénario central de l’INSEE, la population de Midi-Pyrénées devrait augmenter de 21,8% (en France l’évolution serait de 10,7%).

 La consommation d’énergie finale était de 6,1 millions de tep en 2007 (soit 3,8% de la consommation nationale). En termes de consommation énergétique unitaire (par habitant), un habitant de Midi-Pyrénées a consommé en 2007 en moyenne 2,2 tep soit 15% de moins qu’un français (2,6 tep/hab en 2007). Ceci s’explique notamment par une industrie peu énergivore (pas de sidérurgie ; crise du textile ; arrêt d’AZF en 2001). Cependant Midi-Pyrénées se caractérise par un secteur des transports en explosion, une hausse soutenue du résidentiel/tertiaire. Les figures suivantes présentent la consommation d’énergie finale en 2009 ainsi que son évolution récente (OREMIP, 2011).

 

La production d’énergie finale est de 6,5 millions de tep en 2007 (soit 4,8% de la production nationale), et de 6.2 Mtep en 2008 (4.5% de production nationale)). La production régionale d’énergie finale en 2007 est essentiellement d’origine nucléaire (77% ; Golfech), hydraulique (11%) et biomasse (9%). Avec 8,5 GWh, Midi-Pyrénées représente 14% de la production nationale d’hydroélectricité en France (deux châteaux d’eau : le Massif central et les Pyrénées), et de l’ordre de 7% de la production de bois (Midi-Pyrénées est la troisième forêt de France).

  •  Midi-Pyrénées compte 676 centrales hydrauliques (5,6 GW, production de 9.3 TWh en 2009) dont 72 grandes centrales représentant 90% de la production régionale. Selon une étude AEAG/ADEME le potentiel mobilisable (dont optimisation de l’existant) serait de 2,6 TWh.
  •  Midi-Pyrénées compte 123 éoliennes en 2008, correspondant à une puissance installée de 236 MW (4.5% de la puissance installée en France). En 2010, Midi-Pyrénées compte 165 éoliennes représentant une puissance installée de 320 MW.
  •  En 2008, 3 MW de panneaux photovoltaïques sont connectés au réseau d’électricité en Midi-Pyrénées (48 MW en France métropolitaine). En 2010, la puissance raccordée en photovoltaïque atteint 80 MW en Midi-Pyrénées (873 MW En France).

 

En Midi-Pyrénées, on dénombre une seule installation de géothermie dédiée au chauffage urbain. En 2009, l'exploitation du puits de géothermie du Ritouret de la ville de Blagnac (31) a produit 6,3 GWh (chauffage urbain).

Les figures suivantes présentent la production d’énergie en 2009 (OREMIP, 2011).

Le transport routier représente plus de 90% des consommations énergétiques du transport régional. Il est caractérisé par un kilométrage par véhicule particulier et un taux d’équipement supérieurs à la moyenne nationale.

 La région Midi-Pyrénées est faiblement industrialisée et l’industrie pèse faiblement dans le bilan régional (19% en 2009, contre 25% au niveau national). En effet, les branches d'activité les plus énergivores, comme la sidérurgie, sont absentes de la région. Parmi les branches d'activité industrielle les plus consommatrices en énergie, le secteur des matériaux de construction arrive en tête (30 % de la consommation énergétique industrielle), suivi par l'industrie papetière et la chimie (environ 20 % chacune), puis la métallurgie, l'agroalimentaire, l'aéronautique et l'électronique (tous aux alentours de 10 %). L'arrêt des activités des usines AZF en 2001 (à Toulouse), puis des installations Péchiney à partir de 2007 (à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées) ont contribué à la diminution de la consommation énergétique de l’industrie.

Le secteur agricole représente une part significative des émissions, la part des émissions de CH4 et N2O représentent 40% des émissions régionales visées par le protocole de Kyoto.

Comme au niveau national, le secteur des bâtiments représente le premier poste de dépense énergétique : il atteint 42 % de la consommation énergétique régionale. Mais c'est aussi un secteur présentant un potentiel d’économies d’énergie important. Ainsi, au plan résidentiel, même si la performance énergétique unitaire des constructions a légèrement progressé ces dernières années, elle reste médiocre (plus de la moitié des logements se trouvent au moins dans la classe E du diagnostic de performance énergétique – DPE).

Dans la région, la taille des ménages diminue d’année en année. Chaque logement de Midi-Pyrénées compte 2,2 personnes en moyenne (2,3 en France). Le parc de logements régional (1'476'069 logements en 2006) est caractérisé par une part importante de maisons individuelles (66%) et de logements anciens, construits avant les premières réglementations thermiques de 1975 (54%) et de résidences secondaires (17%). 

Selon une étude CEREN, le taux de climatisation du résidentiel est passé de 1,4% en 1999 à 5,1% en 2006. Bien que le développement de la climatisation en Midi-Pyrénées soit supérieur au taux moyen observé en France métropolitaine, il reste en dessous de la « zone climatique méditerranéenne ». Dans le tertiaire, la climatisation s’est diffusée à un rythme de 0,7 points en moyenne sur la période 1999-2003 avec une légère accélération en fin de période puisque le taux de climatisation est de 0,9%/an entre 2003 et 2005 (réaction à la canicule de 2003). Aujourd’hui un quart des bâtiments du tertiaire est climatisé.

 Deux logements sur cinq utilisent du bois pour se chauffer, comme source principale de chauffage (13% des ménages), en appoint d’une autre énergie de chauffage (14% des ménages) ou juste pour le confort et le loisir (11% des ménage), pour un total de 2,7 millions de stères en 2008. La consommation de bois de chauffage par les ménages est de l’ordre de 420 ktep et représente la majorité de la consommation régionale de bois énergie. L'approvisionnement est pour moitié non marchand (autoconsommation, famille, ami, économie parallèle) et répond à une forte logique de proximité (entre la production et la consommation).

 Avec 14'719 chauffe-eau solaires individuels installés entre 1999 et 2008 dans le cadre du PRELUDE, la région Midi-Pyrénées se place en tête des régions de France. 280 chauffe-eau solaires collectifs (7'855 m2) et 1480 systèmes solaires combinés ont été également installés en Midi-Pyrénées. 132'000 m2 de panneaux solaires sont recensés en Midi-Pyrénées en 2009 (collectif et particulier).

 

Bilan énergétique régional, année 2009 (OREMIP, 2011)

Émissions de gaz à effet de serre

Émissions de gaz à effet de serre

Tel que mentionné aussi dans le Schéma Régional Climat Air Énergie (Région Midi-Pyrénées, 2011), le principal contributeur est le dioxyde de carbone (CO2) : à lui seul, il représente près de 60 % des émissions directes régionales de GES, et une grande majorité (54 % du total régional de GES) provient de la consommation d'énergie. Le reste (5 % des émissions régionales) concerne le CO2 dit « non énergétique », entièrement associé à l'Industrie, qui est synthétisé lors de certaines réactions chimiques (production de ciment, de plastique, etc.).

L'agriculture est à l'origine de 85 % des émissions de protoxyde d'azote (N2O). Ces émissions surviennent lors de tout épandage de fertilisants azotés, aussi bien minéraux qu'organiques. L’agriculture est aussi le principal secteur émetteur de méthane (CH4) à travers la fermentation gastrique et déjections des animaux.

Les émissions de gaz fluorés comprennent les émissions de HFC qui sont liées à la climatisation, à la réfrigération, à l'emploi d’aérosols et à l’utilisation de solvants et agents dans les procédés industriels. Ces composés remplacent les CFC, interdits depuis les années 1990 en raison de leur impact sur l'ozone stratosphérique. En Midi-Pyrénées, les perfluorocarbures (PFC) sont essentiellement générés par les réseaux de refroidissement et l’industrie des  semi-conducteurs. Quant à l'hexafluorure de soufre (SF6), il est utilisé dans les équipements électriques.  Ces émissions diminuent grâce à l’amélioration de la maintenance de ces équipements, et plus particulièrement des disjoncteurs de moyenne et haute tension.

 

Politiques

Les stratégies énergétiques et environnementales de la région s’inscrivent dans le cadre national et international.

Au niveau européen, en vue de satisfaire les objectifs du Protocole de Kyoto, le « Paquet Énergie-Climat », déclinés en directives européennes, vise à : a) diminuer d’au moins 20 % les émissions de gaz à effet de serre (-14 % pour la France) par rapport à 1990 ; b) produire sous forme d’énergies renouvelables l'équivalent d'au moins 20 % de la consommation d’énergie finale (23 % pour la France) ; b) améliorer de 20 % l’efficacité énergétique par rapport aux tendanciels 2020.  Un système communautaire d'échange de quotas d'émissions de dioxyde de carbone (SCEQE - EU-ETS en anglais) est en place depuis 2005. En Midi-Pyrénées, les quotas d'émission concernent 30 établissements (l'ensemble des émissions de ces établissements représente environ 1000 kt CO2 par an). Pour les secteurs hors SCEQE (transport, agriculture, construction, etc.), l'objectif est une réduction de 10 % des émissions à l'échelle européenne sur la même période, 14% pour la France, entre 2005 et 2020.

Au niveau national, le Grenelle de l’Environnement a introduit les objectifs suivant:

 

  • réduire les consommations d'énergie du parc de bâtiments existants d'au moins 38 % d'ici 2020 par rapport à 2005 (article 5) ; ainsi, en 2012, tous les nouveaux bâtiments seront à basse consommation (BBC – max 50 kilowattheures par mètre carré et par an en moyenne), et en 2020, ils seront tous à énergie positive (BEPOS) : une maison, un immeuble produiront chacun plus d’énergie qu’ils n’en consommeront.
  • réduire, dans le domaine des transports, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici 2020 par rapport à 2005, afin de les ramener au niveau qu'elles avaient atteint en 1990 (article 10)
  • accroître la maîtrise énergétique des exploitations afi n d'atteindre un taux de 30 % d'exploitations agricoles à faible dépendance énergétique d'ici 2013 (article 31).


À plus long terme, la France s’est fixé l’objectif  « Facteur 4 » : diviser par 4 d'ici 2050 ses émissions de GES par rapport à 1990.

Au niveau local, le schéma régional Climat-Air-Énergie (SRCAE – voir annexe documentaire de ce rapport) et Plans Climat-Énergie Territoriaux (PCET) sont les piliers de la territorialisation du Grenelle de l'Environnement. Pour Midi-Pyrénées, certains des objectifs sont les suivants.

Dans les bâtiments:

Réduire de 15 % la consommation énergétique régionale en 2020 par rapport à 2005 correspondant à une réduction de 27 % par rapport au scénario tendanciel en 2020 (au-delà de l'objectif européen du Paquet Énergie-Climat).

Il est estimé que cet objectif reviendra à réduire de 25 % les émissions de GES par rapport à 2005, correspondant à une réduction de 31 % par rapport au scénario tendanciel en 2020

Dans les transports:

 

  • Réduire de 10 % la consommation énergétique régionale en 2020 par rapport à 2005 correspondant à une réduction de 10 % par rapport au scénario tendanciel en 2020
  • Réduire de 13 % les émissions de GES par rapport à 2005 correspondant à une réduction de 13 % par rapport au scénario tendanciel en 2020

 

Au plan des énergies renouvelables:

Augmenter de 50 % la production d'énergies renouvelables entre 2008 et 2020. Ainsi, suivant le niveau de consommation d'énergie finale en 2020, la part des énergies renouvelables en Midi-Pyrénées devrait se situer entre 34 et 43 % de la consommation finale en 2020.

Par ailleurs, des éléments importants de la politique énergétique régionale sont les suivants :

Le Plan Régional « Midi-Pyrénées Energies 2011-2020 » (260 M€) vise prioritairement à réduire la précarité énergétique et, plus généralement, à améliorer la performance énergétique des bâtiments existants, au travers notamment :

 

  • de l’éco-chèque logement Midi-Pyrénées qui s’adresse, sous conditions de ressources, aux particuliers pour réaliser des économies d’énergie et diminuer leurs factures énergétiques.
  • du financement de la réhabilitation énergétique des logements sociaux locatifs,
  • de l’appel à projets « bâtiments économes de qualité environnementale »

 

Les objectifs inclus la réhabilitation de 70000 logements énergivores en 10 ans,  et 30% de réduction des consommations d’énergie dans le parc des lycées publics de Midi-Pyrénées, sur la base des consommations constatées en 2008.

Le Plan de soutien à la production des énergies renouvelables concerne le développement du bois-énergie (réseaux de chaleur et chaufferies automatiques, plates-formes de stockage, actions d’accompagnement), du photovoltaïque (sur des bâtiments énergétiquement performants), et le solaire thermique dans le cadre de PRELUDDE. En complément des subventions qu’elle accorde dans ce cadre, la Région a mis en place depuis septembre 2010 un dispositif de prêts bonifiés pour des projets de production d’électricité renouvelable et de rénovation énergétique des bâtiments.

Le Fonds Régional Carbone (objectif 2013) intervient en complément des mesures visant à réduire à la source les émissions de gaz à effet de serre. Ce Fonds permet de combiner des actions de renouvellement ou de développement de la forêt en région, de promotion de l’agroforesterie et de soutien à des projets de compensation dans des Pays en développement via l’acquisition d’unités de réduction carbone.

La politique régionale énergétique se concrétise également au travers du programme PRELUDDE II (Programme Régional de Lutte contre l’effet de serre et pour le Développement DurablE deuxième génération), co-financé à parité par la Région Midi-Pyrénées et l’ADEME, dans le cadre du Contrat de Projets Etat-Région 2007-2013